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Le monde stagne, Marie-Ange Nguci fonce

© Caroline Doutre

Nous attendions avec impatience de l’écouter le 24 mars à la Philharmonie de Paris avec Une Nuit américaine, mais le confinement n’empêche pas de rencontrer la pianiste franco-serbe, Marie-Ange Nguci, dont le dernier album En Miroir est sorti en 2017. Portrait d’une interprète de renommée mondiale inspirante et pleine d’espoir.

Quelle serait votre réaction si vous appreniez que l’un de vos artistes préférés se retrouvait sur les mêmes bancs scolaires que vous ? De la stupéfaction, sûrement, de l’intimidation, certainement ! Ce n’est pourtant pas le sentiment qu’ont éprouvé les étudiants de l’ICART en MBA d’Ingénierie Culturelle qui se sont retrouvés à étudier avec l’une des pianistes favorites du moment, tant sa discrétion et son humilité la caractérisent.

Loin de se vanter de son incroyable expérience et de son ascension fulgurante, Marie-Ange, jeune pianiste polyglotte, partage déjà sa vie entre sa carrière artistique, sa carrière professionnelle et ses études. Très souvent en voyage, le confinement nous permet au moins de s’entretenir avec elle. Et en l’écoutant parler, on se rend compte de sa précocité et de la densité de sa réflexion. Une rencontre inspirante qui nous remplit d’espoir !

Parcours académique exemplaire

Marie-Ange semble être née sous la protection des Dieux. Née en Albanie, elle arrive en France à 13 ans et intègre la classe de Nicholas Angelich au Conservatoire National de Musique de Paris. Son incroyable maîtrise de l’instrument lui permet de passer les échelons à une vitesse record, obtenant la licence avec mention (Très Bien) dès sa première année ! Puis, elle décroche son Master avec mention (Très Bien à l’unanimité) à seulement 16 ans. Auxquels s’ajoutent le Diplôme d’Artiste Interprète et son Master de Pédagogie Piano deux ans plus tard. Ne se reposant jamais sur ses acquis, Marie-Ange a également étudié la direction d’orchestre à l’Universität für Musik de Vienne, et commence la recherche en Doctorat à la City University of New York (CUNY).

De multiples talents

Marie-Ange a sorti son premier album intitulé En Miroir, distribué par le label musical Mirare en novembre 2017, où elle met en lumière César Franck avec des œuvres de Bach, Thierry Escaich et Camille Saint-Saëns, à travers la transcription de Busoni. Marie-Ange ne se cantonne pas à une période musicale précise, car elle aime explorer. D’ailleurs, le confinement le lui permet : “C’est le moment pour nous de repenser certaines choses, mener plus loin certaines idées, découvrir ou redécouvrir des répertoires, se questionner, voire refondre entièrement des projets à la lumière de nouvelles découvertes… Du baroque aux esthétiques plus modernes, j’essaye de travailler sur plusieurs voies.”

© Caroline Doutre

Avant le confinement, Marie-Ange jouait autour du monde, comme au Japon en novembre dernier, en Russie, à New York, Chicago, Berlin, Amsterdam, Brussels, Londres… Tandis qu’elle prépare en parallèle une thèse en musicologie au CNSMDP en partenariat avec la Sorbonne. À se demander si elle a le don d’ubiquité !

La tête et les doigts bien formés, Marie-Ange du haut de ses 22 ans, prend également soin des artistes qu’elle accompagne, en tant que chargée de production ou assistante artistique. Métier qui nous paraît bien difficile durant ces temps troublés. Quand on y verrait du désespoir, Marie-Ange entrevoit de l’espoir : “Dans ce cadre particulier où les efforts redoublent d’intensité pour maintenir le travail et le cours de la vie, il est aussi réconfortant de sentir que l’art, la musique, la littérature, sont toujours présentes […]. Non seulement tout cela apporte du courage, mais nous rappelle surtout la grande valeur et l’absolue nécessité spirituelle de la présence de la culture, sous toutes ses formes, au sein de notre vie quotidienne.”

Nous ne souhaitons que deux choses : à nouveau l’écouter jouer en concert et découvrir son prochain album.

Teresa Dziurda

Albums à écouter sur Spotify 

À découvrir sur Artistik Rezo :

Camille et Julie Berthollet, jamais deux sans trois, de Sarah Meneghello

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